RENO+ dans Le Soir


Le 17 mai, nos efforts en matière de rénovation des bâtiments ont été mis en lumière dans le journal Le Soir. Marie-Eve Rebts, la journaliste, s'est intéressée à notre projet et a entrepris d'en écrire un article captivant.

 

Reno+, un projet pour massifier les rénovations

Cohésion, collaboration, anticipation : tels sont les maîtres mots de l'initiative.

 

Face à l’ampleur de la tâche que représente la rénovation du parc de logements wallons, diverses initiatives privées et publiques voient le jour ces dernières années afin d’accélérer le rythme. Les montants des primes continuent d’augmenter et sont parfois complétés par des subsides communaux, des plateformes d’accompagnement se mettent en place pour aider les citoyens dans leurs projets, etc. A ces initiatives plutôt ciblées s’est ajoutée, en mai 2022, Reno+, une recherche-action dont l’approche se veut holistique.

 

Le projet se penche notamment sur les moyens pour augmenter la demande, structurer l’offre, faciliter l’exécution et contribuer à la maîtrise des coûts pour au final atteindre un objectif principal : massifier les rénovations énergétiques des logements privés en Wallonie. « Notre point de départ est d’analyser ce qui existe, ce qui fonctionne, ce qui peut être amélioré ou encore ce qui manque », explique Marie Garbar, chargée de communication de Reno+. « La finalité est d’arriver à optimiser l’écosystème de rénovation en Wallonie en collaborant avec les acteurs impliqués et en tenant compte aussi bien des besoins des entreprises que des particuliers concernés. »

 

Des trains de rénovation

 

Subsidié par la Wallonie, le projet Reno+ est mené par trois grands acteurs qui sont complémentaires : GreenWin, pôle de compétitivité wallon dédié aux projets d’innovation collaborative, Embuild Wallonie, association représentant les entreprises du secteur de la construction en Wallonie, et Buildwise, le centre d’innovation du secteur de la construction. Le projet fait collaborer les employés des trois entités ainsi que plusieurs sous-traitants pour explorer une dizaine d’axes de travail liés à la thématique de la rénovation. Parmi ces axes figurent entre autres le financement des rénovations, la qualité des travaux, la facilitation de certaines démarches administratives ou encore l’attractivité du secteur de la construction, car l’un des plus gros freins à l’accélération des rénovations est actuellement la pénurie de main-d’œuvre.

 

Les équipes de Reno+ étudient aussi comment industrialiser certains processus de travaux et mettre en place des trains de rénovation, soit des rénovations groupées de manière cohérente par quartier, type de bâtiments… « On pourrait par exemple envisager l’isolation des toitures d’un ensemble de maisons ouvrières, ou l’installation de pompes à chaleur dans plusieurs quartiers d’une même commune », illustre Marie Garbar. « Les trains de rénovation permettraient non seulement de massifier les rénovations, mais aussi entre autres de réaliser des économies d’échelle et d’optimiser les chantiers pour les entrepreneurs. Les propriétaires, quant à eux, auraient une meilleure vision de la durée et des coûts des rénovations grâce notamment à une information centralisée. »

 

Un outil pour l’effet « lock-in »

 

Des projets pilotes de trains de rénovation devraient être mis en place prochainement dans plusieurs communes car en tant que recherche-action, Reno+ a aussi l’ambition de confronter ses hypothèses à la réalité de terrain et de développer des outils concrets. Parmi les réalisations en cours, on peut citer des outils d’estimation des travaux et des économies d’énergie qui y sont liées, un simulateur de financement des rénovations, un outil de mise à jour des prix pour permettre aux entreprises d’élaborer leurs devis plus facilement et plus rapidement…

« Nos équipes travaillent aussi sur la problématique de l’effet lock-in, ou comment éviter que certaines rénovations gênent la mise en œuvre de travaux ultérieurs ou entraînent des coûts supplémentaires », ajoute Marie Garbar. « En cas de rénovation de la toiture, par exemple, il est judicieux de prévoir un débordement suffisant si l’on a prévu par après d’isoler sa façade par l’extérieur. En plus de cet outil lié à l’effet lock-in, d’autres solutions pour faciliter les rénovations sont en cours d’élaboration, comme une liste des solutions techniques avec, pour chacune, les contraintes urbanistiques qui y sont liées : permis ou non, obligation de recourir à un architecte, etc. »

 

Tous les outils développés par Reno+ sont destinés à être mis à disposition du public (entreprises, particuliers, etc.) d’ici quelques mois. La fin de la recherche-action est fixée pour février 2024 et son ambition finale sera d’instaurer un guichet unique composé d’une plateforme numérique et de conseillers pour accompagner de A à Z les citoyens dans le parcours du combattant qu’est la rénovation.

 

 

A travers cet outil, Reno+ a l’ambition de prendre en charge 30 % des 45.000 rénovations annuelles qui seront nécessaires dans les prochaines années pour atteindre les objectifs wallons en matière de performances énergétiques des logements.